9/10La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition

/ Critique - écrit par Ryo, le 21/03/2013
Notre verdict : 9/10 - Descent en mieux et en différent... Mais aussi en pareil, mais en différent... mais en mieux...! (Fiche technique)

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Ca y est ! Après une attente insoutenable la seconde édition de Descent est enfin disponible. Et là je me réjouis d’avance car je vais pouvoir faire quelque chose que j’attendais depuis très longtemps : réhabiliter enfin le nom de Descent qui avait été à l’époque jugé très (trop ?) sévèrement par mon prédécesseur. En effet le jeu avait écopé d’un malheureux 5.5/10 alors qu’il pouvait pourtant se targuer d’être quasiment le meilleur dongeoncrawler du marché. Oui Guillaume, honte à toi d’avoir mis une telle note à un jeu qui s’est par la suite vendu à des millions d’exemplaires (bon ok, peut-être pas des millions, mais beaucoup quand même…) confirmant ainsi l’intérêt que les joueurs lui portaient. Ses cinq extensions (Le Puits des Ténèbres, l’Autel du Desespoir, Héros de Légende, Le Tombeau de Glace et Mer de Sang) ne firent que bonifier le jeu, lui ajoutant monstres, héros, quêtes, équipements et un mode campagne épique et prenant bien que très chronophage. Alors évidemment la tâche paraît très ardue, voire même quasi impossible mais la question est là : Descent seconde édition arrivera-t-il à faire mieux que son modèle. La réponse est là, tout de suite sur Krinein.

Et afin de mieux cerner les différences qu’il existe entre les deux éditions, nous allons les disséquer un peu afin d’en comparer les différents aspects :

La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition
Ashrian, une héroine faisant partie de l'archétype
Guerisseur
Le Concept :

Descent 2nd Edition reste clairement sur le même concept de jeu (et tant mieux sinon cela n’aurait plus aucun sens de l’avoir appelé « Descent »). L’un des joueurs endosse donc le rôle du Seigneur du Mal tandis que les autres incarnent les héros. Lors de chaque partie, les héros entreprennent des quêtes en s’aventurant dans des cavernes dangereuses, des ruines anciennes, des souterrains obscurs et des forets maudites. Lors de leurs pérégrinations, ils combattront des monstres, gagneront des armes et fortunes et essaieront de déjouer les plans du Seigneur du Mal. On reste donc dans du pur dongeoncrawling fait de monstres-trésor-XP et de petites figurines. La différence principal viendra du fait qu’ici un mode campagne très riche est directement proposé alors qu’il avait fallu attendre à l’époque la 3ème extension de Descent (Héros de Légende) afin d’avoir accès à quelque chose de consistant. Ainsi vous aurez accès à plus de 35 quêtes que vous pourrez effectuer sous la forme d’une campagne qui en regroupera neuf. Evidemment le Seigneur du Mal et les héros gagneront des compétences, aptitudes, équipements et reliques en conséquence au fur et à mesure de l’avancement de la campagne. Les environnements seront également assez variés puisque vous ne vous contenterez pas des couloirs du donjon, mais ferez également pas mal d’excursions en extérieurs, côtoyant ainsi, lacs, rivières, habitations diverses etc…

Avantage : Descent 2 pour son mode campagne intégré.

La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition
Les vieux ennemis sont 
de retour
Le Materiel :

On reste sur du matériel signé Edge donc de très bonne qualité. La boite n’est donc pas avare en terme de contenus divers (figurines, cartes, jetons, tuiles etc…). Les illustrations des cartes sont de toutes beautés de même que celles des tuiles de plateau qui recèlent plus de détails et sont plus variées que dans la première édition. Le livret de campagne est conséquent et même s’il ne comporte pas de plateau du territoire de Terrinoth, la carte à l’arrière du livret est suffisante pour se faire une idée de l’endroit où l’on va. Deux petits bémols toutefois. Comme dans Descent premier du nom, on ne comprend pas pourquoi, alors que tous les héros et monstres sont représentés par une figurine, les lieutenants du Seigneur du Mal sont représentés par de simples jetons : cela fait un peu cheap. Personnellement je trouve qu’il  aurait été préférable  d’augmenter de quelques euros le prix de la boite mais d’incorporer en compensation ces six figurines supplémentaires (qui tiennent tout de même un rôle majeur dans le scénario). Autres bémol toujours sur les figurines de monstres : elles sont un peu plus petites par rapport au 1er Descent mais surtout elles sont un peu moins travaillées, surtout les petites figurines comme les archers gobelins qui manquent clairement de détails au niveau du visage. Attention toutefois la qualité des figurines reste toutefois très bonne par rapport au marché : c’est juste que Edge nous a toujours habitué à de la très bonne qualité.

Avantage : Descent 1 pour la qualité de ses figurines

La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition
Les plateaux de jeu sont réduits. En témoigne
cette première quête du livret.
L’accessibilité :

De nombreuses critiques avaient été faites à la première édition sur son accessibilité : parties trop longues (en moyenne 4 à 5 heures), donjons trop gros, beaucoup de petits points de règles à retenir etc… Ici beaucoup de choses ont été simplifiées. Les puristes pourraient crier au sacrilège mais cette simplification n’est pas synonyme de moins de richesse. Ainsi donc pour revenir aux points cités précédemment, les parties se font sur des cartes très réduites soit en moyenne six éléments de plateau (un peu comme dans les micros donjon de « Héros de Légende »). Les parties excèdent du coup rarement  deux heures (certaines peuvent même se faire en moins d’une heure). De même fini les placements de monstres imposés ainsi que le découpage d’un donjon en zone. Ici, selon le nombre de joueurs, on vous impose un certain nombre de monstres et vous pouvez les placer ou et comme bon vous semble dans une zone définie. Exit également les points de menace accumulés par le Seigneur du Mal : ce dernier pioche ses cartes à chaque tour et peut les jouer sans couts à sa convenance et selon ce qui est stipulé sur celle-ci. Cette seconde édition s’avère donc plus accessible et risque du coup de moins s’adresser qu’aux hardcore gamers.

Avantage : Descent seconde édition pour ses parties beaucoup moins longues

La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition
Les reliques sont toujours
présentes. Mais cette fois-ci
les monstres du Seigneur
du mal peuvent y avoir accès
Richesse tactique :

Avec ses nombreux points de règles simplifiés, on pouvait craindre une moindre richesse du jeu : ce n’est à priori pas le cas puisque le cœur du jeu et des mécanismes de la 1ère édition est toujours bien présent. Les héros sont composés de huit caracs de base (Vitesse, Endurance, Santé et Défense) comme dans le 1, plus quatre autres  (la Puissance, la Connaissance, la Volonté et la Perception que l’on avait déjà pu voir dans Dungeonquest) ce qui laisse de quoi varier les profils à l’infini. Les héros peuvent également toujours choisir parmi deux actions mais celles-ci sont plus étoffées. Ainsi donc vous pourrez maintenant choisir pour une action de soigner un héros inconscient un peu à la manière d’un Gears of War. Les monstres disposent également tous  de caracs assez fournies et chose nouvelle d’une ou plusieurs capacités spéciales qui peuvent être liées aux résultats des dés. Les joueurs auront donc fort à faire pour tirer parti au mieux de leurs avatars. Petit bémol tout de même : le facteur chance lié aux dés est plus important ici que dans Descent 1er du nom la faute à une valeur d’armure qui se joue ici aux dés et qui n’est plus une valeur fixe comme avant. On peut donc éclater un gros tas en un tour si les dés sont avec nous et inversement se faire tuer par un pauvre gobelin si l’on est malchanceux.

Avantage : Egalité : le jeu reste toujours aussi riche pour qui adhère au principe du dongeoncrawling

La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition
Les tuiles de jeu sont magnifiques
Rejouabilité :

Avec ses 37 quêtes, son mode campagne composé de neuf quêtes, ses huit héros et ses neuf monstres quasiment tous inédits, le jeu pouvait déjà se targuer d’avoir une très bonne durée de vie. Mais les concepteurs ont ajouté un élément qui va enrichir considérablement les parties. Pour quasiment chacune des quêtes, le Seigneur du Mal pourra choisir de lui-même un groupe de monstre d’un certain type à placer : ce pourra être des monstres de la seconde édition mais également ceux de la première. C’est pour cette raison que ceux possédant déjà la première édition se rueront sur le kit de conversion (vendu près de 30 euros) qui leur fournira les cartes et caracs des 25 monstres existants déjà ainsi que ceux des 48 héros mais remis au gout du jour et adaptés pour cette seconde édition. Le travail des concepteurs est ici exemplaire puisque les capacités spéciales des monstres et héros sont légions mais collent parfaitement à la version de base (ou à l’une de ses extensions). Les parties seront donc vraiment différentes selon le bestiaire et les personnages que vous aurez choisis. Mais au-delà de cela, l’idée de pouvoir utiliser tout les matériel accumulé sur près de six années de Descentmania est on ne peut plus agréable.

Avantage : Descent seconde édition pour avoir permis l’utilisation des monstres et  héros de la première version et de toutes ses extensions

La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition
Vous pourrez donner libre court à votre fibre
artistique
Bestaire :

On ne pouvait évidemment pas conclure ce test sans parler de ce qui fait que l’on aime ce type de jeu.  Je veux bien entendu parler de ses monstres et ses héros. Tous les monstres sont inédits même si l’on peut trouver une certaine ressemblance entre certains d’une édition à une autre. Ainsi l’Araignée des cavernes ressemble à s’y méprendre à l’Araignée poison, l’Ettin est un croisement entre l’Ogre et le Géant, le Barghest est la version morte vivante du Cerbère etc… Toutefois certains sont vraiment originaux comme le Merriod, sorte de créature marine et de croisement entre un kraken et un requin, ou bien encore l’Elémentaire. Leurs pouvoirs et leurs caracs sont très variés et collent plutôt très bien à l’image qu’ils véhiculent. Le Seigneur du Mal pourra également compter sur la présence de six lieutenants dont certains déjà présents dans d’autres jeux issus des mondes de Terrinoth (comme la famille Farrow au grand complet par exemple). Les héros eux ne seront pas en reste et seront découpés en quatre archétype de base : Guerrier, Guérisseur, Mage et Eclaireur. Après, via un système de classes, vous pourrez choisir deux orientations complétement différentes pour faire évoluer et personnaliser vos personnages et donc obtenir des capacités spéciales propres. Ainsi donc un personnage de la base Eclaireur pourra évoluer soit en un Pisteur spécialisé dans les attaques à distance, soit en un Voleur spécialisé dans la recherche des trésors. Ce système de classe vous fera certainement penser à des jeux comme WOW ou bien Diablo et est un vrai bonheur de customisation même si l’on est forcément moins libre dans ses choix que dans la version de base.

Avantage : Descent seconde édition pour son système d’évolution de classe des héros

La critique de Descent : Voyages dans les Ténèbres. Seconde Edition
La carte du monde avec les divers embranchements 
praticables selon vos réussites ou échecs...
Alors en définitive cette deuxième version surclasse-t-elle la première ? Difficile à dire. Difficile aussi de passer après la V1 tant elle a connu de succès, est devenue un standard du genre souvent copiée, rarement (jamais… ???) égalée. Et pourtant les concepteurs, forts de leur 10 ans d’expérience sur le sujet, ont su digérer le travail effectué, ont su se réapproprier  les codes du genre pour mieux les remettre au gout du jour. Cette version-là heurtera donc peut être le fan de la première heure dans un premier temps car il pensera se trouver en terrain connu…  alors que tout aura changé. En mieux pour la plupart : système plus accessible, informations plus directes, parties plus courtes, bestiaire renouvelé avec des capacités spéciales vraiment différentes et intéressantes, campagne énorme avec influences des résultats des scénarii sur d’autres en fonction du déroulement, une rejouabilité qui frise l’indécence, des classes pour les héros, une grande qualité et  diversité des tuiles de plateau, un meilleur équilibrage entre les héros et le Seigneur du Mal etc… Et une fois tous ces changements intégrés et assimilés, ce Descent là risque bien de vous rendre accro à nouveau et de vous scotcher encore pour une décennie !