10/10GO (Le jeu de)

/ Critique - écrit par Kei, le 27/10/2005
Notre verdict : 10/10 - L'empereur des jeux (Fiche technique)

Quel est ce jeu qui se joue aussi bien dans l'arrière-salle d'une brasserie grenobloise rempli de bière-addicts que dans les lycées japonais ? Quel est ce jeu qu'un golden boy de la city peut pratiquer entre midi et deux et pour lequel se développent des écoles à travers la Chine ? Un jeu capable d'engendrer de véritables stars en Inde comme en Corée ? Un jeu pour lequel les compétitions sont mixtes et où l'on trouve des participants de 5 à 100 ans ? Un jeu qui se pratique indifféremment avec des cailloux ou à travers internet ? Il s'agit du plus vieux jeu de réflexion du monde, du roi des jeux : non pas les échecs comme certains veulent le faire croire, mais le go.

Bien moins connu en occident que le jeu d'échec, le jeu de go n'en reste pas moins le jeu de réflexion par excellence, et ce depuis des siècles. Contrairement aux échec, il n'y a pas plusieurs type de pionts différents, ayant des particularités, et pour lesquelles s'appliquent des règles spéciales.Ici, il y a deux types de pierres : les blanches pour un joueur, les noires pour l'autre. Une partie se joue sur un goban (un plateau de jeu) de 19*19 cases. On pose les pierres non pas sur les cases, mais aux intersections des traits qui les délimitent. Deux pierres qui se touchent forment un groupe. Et un groupe peut délimiter un territoire.

C'est d'ailleurs sur ce point que le go se distingue des jeux habituels : dans le but. Ici, on ne cherche pas à annéantir l'adversaire, mais a délimiter des territoires. Les échecs sont présentés comme un combat entre deux armées, le go lui est plus proche de deux armées qui débarquent sur une île et qui doivent s'approprier le plus de territoire possible. Dès lors, les affrontements ne se font plus qu'aux frontières et non pas sur tout le plateau. On cherche donc à créer des groupes imprenables, dits "vivant".

Mais ce qui fait la richesse du go, c'est avant tout son faible nombre de règles. On dénombre en tout 3 règles, dont la première est de poser les pierres sur les intersections. Autant dire que le jeu est simple à comprendre. Par contre, il est extremement compliqué à maîtriser. On s'appercoit très vite que les possibilités des parties de go sont incroyablement plus nombreuses que celles du jeu d'échec. On dénombre environ 10^120 parties d'échecs possibles, contre 10^700 pour le jeu de go. Autant dire que c'est incomparable. D'ailleurs, le jeu de go est le seul jeu de réflexion où l'ordinateur ne bas pas l'homme. Puisque l'ordinateur est idiot par définition, il doit tester un maximum de combinaisons. Mais le trop grand nombre de parties le tient en échec. Les informaticiens ont donc recours à des théories mathématiques compliquées pour arriver à un résultat à peine correct. Ces théories sont aussi utilisées pour les échec, mais il est possible de faire une intelligence artificielle correcte sans.

Pour conclure, je vais parler un peu d'un anime japonais intitulé Hikaru No Go dans lequel le héros passe de débutant total à pro en l'espace de deux années et qui a suscité pas mal de vocation avortées. Sachez qu'à part si vous êtes un génie et que vous jouez 15heures par jour à ce jeu, vous n'avez absolument aucune chance de progresser aussi vite. Comme tout jeu de réflexion, le go demande du travail et du temps pour commencer à être maîtrisé. Il n'empèche qu'il est parfaitement possible de s'amuser à ce jeu sans y passer un temps fou. N'hesitez pas à faire un saut dans un des clubs de GO de france. Généralement, les membres sont ravis de faire partager leur passion pour un jeu trop peu connu, et c'est l'occasion de pratiquer avec des gens ayant un bon niveau.