5.5/10Le Hobbit

/ Critique - écrit par Ryo, le 21/02/2012
Notre verdict : 5.5/10 - Pas besoin d'être très Balin (Fiche technique)

Tags : hobbit tolkien seigneur anneaux bilbo film trilogie

Les produits dérivés de la saga du Seigneur des Anneaux ne se comptent plus. Entre les films, les jeux vidéo, les BD, les vêtements, les posters et images, les figurines, les vraies fausses armes, les fausses vraies parures, broches et bagues et bien sûr les jeux de société, il y a de quoi satisfaire n’importe quel  fan acharné. Et l’on peut déjà s’attendre d’ici la fin de l’année à la même déferlante de produits avec la sortie de Bilbo le Hobbit. Alors chez Edge, on prend les devants et on a déjà sorti un jeu sur les aventures de Bilbo, ce qui n’empêchera pas évidemment d’en ressortir un éventuel autre par la suite qui utilisera, lui, les images officiels du film (ce qui n’est évidemment pas le cas de celui que l’on vous présente aujourd’hui, amis Krinautes : ben oui, le film n’est pas encore sorti : suivez un peu quoi !)

Le Hobbit
Quelques uns, non pas des 7, mais des 13 Nains
Donc dans le Hobbit, vous incarnez, non pas Bilbo, mais l’un des les Nains accompagnant Bilbo dans ses aventures. Allez on se les nomme tous juste pour le plaisir des oreilles et pour commencer à les apprendre par cœur pour pouvoir frimer auprès des copains à l’approche de la sortie du film : Thorin, Nori, Ori, Dori, Bombur, Bufur, Bifur, Oin, Gloin, Balin, Dwalin, Fili et Kili (ouf !). Vous parcourrez  avec eux les Terres du Milieu en partant de la Comté et en passant par tous les lieux connus du livre comme la Passe des Gobelins ou bien encore le Royaume de Thranduil  pour vous rendre jusqu’au Mont Solitaire ou vous rencontrerez et affronterez le grand Dragon Smaug. Le joueur ayant accumulé le plus de richesses pendant le voyage (ici des gemmes de différentes couleurs) remportera la partie. La partie se décompose en fait en deux phases différentes que l’on alternera plusieurs fois. Dans la première, on avancera d’une manière collective le pion représentant Bilbo sur le chemin composé de différentes cases. Lors de ces moments-là, les joueurs pourront augmenter leurs différentes caractéristiques (Initiative, Perspicacité et Force) via un système d’enchères  basé sur les cartes des Nains. Ces améliorations de caractéristiques leur serviront lors de la deuxième phase de l’aventure car chaque tronçon de chemin est ponctué par une espèce d’épreuve, appelée Aventure qui vous donnera l’occasion d’utiliser vos différentes caractéristiques gagnées précédemment et surtout cela sera l’occasion de gagner les fameuses gemmes. Là encore on retrouve, les moments forts du livre comme échapper aux Wargs, combattre les Gobelins ou bien affronter Smaug.

Le Hobbit
Quelques cartes Dons et Aventures
Toutefois, après quelques parties, une question vous taraudera fatalement l’esprit : à quel type de joueur s’adresse ce jeu ? En effet après seulement deux ou trois parties un sentiment d’ennui risque de vous envahir, et cela même si vous êtes un grand fan de l’univers du Seigneur des Anneaux et que vous avez adoré le JCE correspondant. D’où l’intérêt de ma question. Et c’est à ce moment que vous réaliserez que vous ne faites sans doute pas partie du cœur de cible de ce jeu car il s’adresse, non pas à des gros joueurs, ni même à des adultes mais plutôt à des enfants, ce qui n’est pas dans les habitudes des jeux Edge. Je m’explique : la mécanique, tout d’abord, est assez simple. On est dans l’ensemble sur un gros jeu de l’oie tout juste un peu amélioré. Certes il y a des caracs à augmenter, des cartes Conseils et Dons qui vous donnent des bonus lors des Aventures, un système d’enchères. Mais tout cela reste archi simplifié et en gros, mis à part lancer des dés, avancer sur des cases et jouer quelques cartes aux bons moments, nos neurones ne fumeront pas beaucoup.

Le Hobbit
le plateau de jeu
Ensuite, en terme d’intérêt de jeu, on est là aussi assez vite limité et l’on a un peu l’impression de faire toujours les mêmes choses. En effet, les actions se bornent à une succession de déplacements sur la carte et à augmenter ses caracs selon les cases ou l’on tombera. Le hasard y est donc présent en permanence par le tirage des cartes Nains pour les enchères, des tuiles Dragon en cas d’échec lors des Aventures et bien sur des lancers de dés. On pourrait se dire que les choses deviennent plus intéressantes lors des phases d’Aventure. Il n’en est rien car chaque paquet d’Aventure est composé d’une dizaine de cartes et l’on est obligé de résoudre toutes les cartes à chaque partie. On a donc un peu l’impression de refaire la même partie à chaque fois et le sentiment d’ennui arrive alors très rapidement. Pire encore, une des variantes proposées vous proposera même, dans un souci de véracité par rapport au livre de classer les cartes dans l’ordre chronologique ou elles se déroulent, vous privant du coup encore plus de l’effet de surprise. Il aurait sans doute été plus judicieux d’avoir un package de cartes plus important mais de n’en choisir que quelques-unes par partie, histoire d’apporter un peu de variété et de ne pas forcément connaître à l’avance les épreuves à venir.

Le Hobbit
Gloin... à moins que ce ne soit
Dwalin... ou peut être Oin...?!
Vous l’aurez donc compris la rejouabilité du Hobbit n’est pas son point fort. Et pourtant le jeu possédait quelques atouts pour passer un bon moment. Les petites gemmes de couleurs, même si elles ne sont pas indispensables, font leur petit effet et ajoutent une touche ludique des plus agréable. Le respect de l’univers de Tolkien est également bien là et les Aventures ainsi que le chemin parcouru sont fidèles en tout point à ce qui est écrit dans le livre. Enfin l’aspect coopération compétitive est une très bonne idée puisqu’elle oblige les joueurs à jouer solo dans la recherche des gemmes mais également à coopérer s’ils veulent pouvoir aller au bout, surtout lors des 1ères aventures ou la partie peut se terminer prématurément si l’on est un peu juste en caracs. Car Smaug se déplace lui aussi en cas de défaite des joueurs lors des Aventures et s’il atteint La Ville du Lac, la partie prend fin et l’on fait alors les comptes. Nous vous conseillons d’ailleurs de jouer avec la variante de fin de règle qui stipule que tous les joueurs ont perdu si Smaug réussit à atteindre la Ville du Lac ce qui exhorte donc les joueurs à s’allier.

Le Hobbit
My Precious
Le Hobbit, même s’il se situe dans l’univers des Terres du Milieu est très loin de la Quête des Terres du Milieu ou bien du Seigneur des Anneaux JCE et se destine donc en définitive à un public plutôt jeune ou familial qui saura être plus indulgent vis-à-vis des nombreux petits défauts du jeu. Car des défauts, les gros joueurs et les adultes ne manqueront pas d’en trouver : mécanique trop simpliste pour que l’on accroche réellement plus de quelques parties et donc au final jeu  qui manque cruellement de saveurs, parties assez répétitives, système d’enchères pas très intéressant et pas assez handicapant, anneau pas assez présent et qui n’a au final pas un grand intérêt. Il pourrait rester le plaisir d’évoluer dans l’univers du Seigneur des Anneaux avec des illustrations signées John Howe (illustrateur officiel du Seigneur des Anneaux depuis de nombreuses années) : il n’en est rien puisque les quelques trop rares images se montrent assez fades et pourraient s’apparenter à n’importe quel autre jeu d’héroic fantasy pour enfants…