Intrigo, coups bas à Venise
Jeux de société / Critique - écrit par Maat, le 18/01/2011 (Tags :
Intrigo est un jeu de poche qui n'est pas un jeu apéro. Il demande beaucoup de réflexion de la part des intrigants pour parvenir à gagner les faveurs politiques à Venise.
Intrigo, ce n’est pas particulièrement original comme nom, mais ne vous y trompez pas, les mécanismes eux, le sont !
C’est un jeu qui tient dans la poche. Vous allez incarner une des familles de Venise et essayer de placer ses plus brillants éléments au sein des corporations les plus intéressantes.
La famille ContariniLes apparences sont parfois trompeuses !
En effet, Intrigo se présente sous la forme d’une petite boite de taille équivalente à celle de Citadelles. Les cartes de format carré que l’on trouve en son sein sont relativement bien illustrées. En dehors des cartes, élément central du jeu, on retrouve deux sortes de pions en cartons : Les ducats et les sceaux de corporation.
Les mécanismes d’Intrigo sont d’une simplicité qui n’a d’égal que leur efficacité !
Les règles d’Intrigo ne varient pas beaucoup, que l’on joue à trois ou à quatre. En revanche, la variante deux joueurs qui est sortie sur le site officiel du jeu n’a pas encore été testée par mes soins, je ne l’aborderai donc pas.
Pour disposer le plateau de jeu d’Intrigo, appelé « Palais », il faut une grande table, du moins à quatre joueurs. C’est le gros point noir du jeu qui se veut transportable aisément. Il faut disposer toutes les cartes « Arcade » de manière à alterner entre celles qui donnent des ducats et celles qui offrent des faveurs.
Ensuite, on effectue un draft de cartes. C’est-à-dire que chaque joueur a en main le même nombre de cartes, choisi de conserver l’une d’entre elles et de passer le reste à son voisin, et ce jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de cartes à donner. Dans ce draft, on est quelque peu tributaire de la donne, on doit établir sa stratégie en fonction de ce que l’on nous propose. Un joueur qui n’a pas de carte de sa famille prendra la carte la plus élevée d’une autre afin de jouer de manière « offensive ». Mais s’il a la possibilité de prendre sa propre famille, il aura une stratégie que j’appelle plutôt « défensive ».
Une fois ce draft effectué, le premier joueur place une de ses cartes entre deux arcades. Le but étant, à la fin du tour, quand toutes les cartes ont été posées, de remporter le maximum de ducats et de sceaux. Chaque arcade est entourée de deux cartes, celle qui a la valeur la plus élevée l’emporte.
Le plateau de jeuIl faut ajouter à cela qu’il existe des cartes « influence » qui permettent de modifier la donne pour peu que l’on ait quelques ducats de côté. C’est d’ailleurs la seule utilisation des ducats. Chaque carte influence a un coût qui augmente à mesure que l’on utilise les services des personnages et doit se placer sur le plateau de jeu ; elle prend donc la place d’une carte famille.
Il existe six cartes influence : L’assassin en étant posé à côté d’un membre d’une famille permet de l’éliminer. Le voleur de retourner un pion sur une carte arcade adjacente. Le gondolier d’échanger une carte qui lui est adjacente avec une autre. Le colporteur peut faire la même chose que le gondolier mais pour les pions ducats et sceaux. La courtisane d’appeler une carte non posée et d’obliger son possesseur à la poser à ses côtés. Et le garde du palais permet de déplacer une carte adjacente en un lieu libre.
On renouvelle autant de tours que nécessaire pour qu’un joueur obtienne un score de un dans chaque corporation, ou bien une influence de quatre dans une seule qui lui permet donc de remporter la partie.
Il est très délicat de se représenter les actions de jeu, je vous suggère de consulter le site officiel et de vous promener dans la section « les règles », puis de regarder un « exemple de tour de jeu ».
.Intrigo, un jeu simple mais redoutablement prenant !
Après de nombreuses parties aussi bien à trois qu’à quatre, je suis assez enthousiasmé par les mécanismes de jeu. La réflexion a la part belle et parfois une partie peut durer beaucoup plus longtemps que ce qui est annoncé. Il faut parfois agir subtilement, ne pas se découvrir trop vite et surtout surveiller ses adversaires. C’est un combat de tous les instants que se livrent les cerveaux des intrigants. Souvent, un joueur prend un mauvais départ, les autres s’anéantissent entre eux ne se méfiant plus de lui et celui-ci en profite pour rafler la mise et revenir pleinement dans la partie !
Le gros point noir du jeu réside dans son « plateau ». En effet, le palais prend énormément de place sur une table et les cartes ont souvent tendance à ne pas tenir en place. Mais quand on aime, on sait passer outre ce genre d’inconvénients et apprécier les parties avec enthousiasme.