8/10Takenoko

/ Critique - écrit par Maat, le 03/05/2012
Notre verdict : 8/10 - On tient le bambou ! (Fiche technique)

Tags : avis takenoko panda jeux materiel objectifs joueurs

Pousse de Bambou, ou Takenoko est le jeu primé du Festival International des Jeux de Cannes en 2012. Il est donc très délicat de l’approcher avec une récompense aussi prestigieuse. Mais je n’ai pas peur !
Autant vous prévenir de suite, il a été primé dans la catégorie meilleur jeu de l’année qui récompense généralement les jeux familiaux. Ce ne sera donc pas du gros jeu comme j’ai l’habitude de vous présenter. Le jeu d’Antoine Bauza (déjà créateur de
7 Wonders, RockBand Manager ou autre Donjon de Naheulbeuk) se présente sous une boîte format moyen co-éditée par le Studio Bombyx et les éditions du Matagot.
Ceci fait, passons au jeu en lui-même : Il s’agira pour vous de vous occuper d’une bambouseraie où loge le Panda Royal, don de l’empereur de Chine à son alter ego du Japon.

Takenoko
DR.
Mais ça ne serait pas tout choupinou tout ça ?

Les graphismes de la boite mais aussi du jeu en lui-même ont été très travaillés. Certains diraient que c’est « kawaii », mais de toute façon, un panda, c’est toujours meugnon, non ?
Bref, des cartes aux graphismes aussi sympas que la boite de jeu, des tuiles de trois couleurs (rose vert et jaune) très pastel, un dé, des jetons et pour finir des bambous aux mêmes couleurs que les tuiles. A noter aussi que chaque joueur a un plateau perso, qui rappelle en quelques pictogrammes les règles du jeu. Voilà, le tour est joué et l’édition a été vraiment très soignée, chapeau à ces deux éditeurs !

Takenoko
DR.
Trifouillons les entrailles de ce panda !

« Noooon pas le panda ! » Désolé, il fallait que je mette une touche de brute dans ce monde si coloré !
Les règles sont simples, certainement beaucoup trop pour des gros joueurs, mais je vous expliquerai une petite variante qui peut amener un brin plus de stratégie à la fin de ce paragraphe.
Le jeu débute sur une seule tuile, une sorte de plan d’eau de départ où se trouvent le jardinier impérial et notre ami le panda. Chaque joueur reçoit un objectif de chaque sorte et ne pourra pas en avoir plus que cinq en main au cours de la partie.
L’objectif panda vise à obtenir un certain nombre de bambous pour le valider. L’objectif jardinier demande à ce qu’il y ait certaines configurations de bambous et l’objectif terrain requiert un agencement des tuiles terrain pour être validé. Il existe une variante « expert » qui indique que l’on doit reposer un objectif déjà complété. Je vous avouerai que nous avons directement joué avec cette variante qui n’est clairement pas difficile et retire un peu de la chance du tirage de carte.
Maintenant que tout est en place, comment on joue ?
Chaque joueur (sauf au premier tour) va lancer le dé à son tour de jeu pour déterminer quel sera l’événement. Comme c’est un dé six (mais aussi indécis, oui désolé blague de rôliste), il y aura six évènements parmi lesquels :

Takenoko
Image empruntée à Board Game Geek.
- L’orage qui fait fuir le panda ; il devra grignoter un morceau de bambou sur la tuile où il arrivera.
- La pluie qui fait pousser un bambou de notre choix.
- Le vent qui permet de faire deux fois la même action (on y reviendra).
- Le soleil qui, lui permet de faire trois actions différentes.
- Le nuage qui permet de choisir un aménagement.
- Le point d’interrogation qui permet de choisir parmi les autres évènements.

Ensuite, le joueur actif peut effectuer deux actions (sauf s’il a eu le soleil, si vous suivez) différentes (sauf s’il a eu le vent) parmi celles-ci :

- Poser une tuile terrain

- Récupérer une irrigation (et éventuellement la poser)

- Faire bouger le jardinier pour qu’il fasse pousser les bambous

- En faire de même mais pour le Panda, qu’il puisse se rassasier

- Ou piocher une carte objectif

Takenoko
Image empruntée à Board Game Geek.
Les objectifs sont posés sur la table dès qu’ils sont remplis. Le premier à avoir huit objectifs posés gagne le bonus de l’empereur et surtout déclenche la fin de partie. Dès lors, on effectue le décompte et celui qui aura eu le plus de points remporte la partie.

La petite variante dont je vous ai parlé consiste en la suppression de cette incongruité hasardeuse qu’est le dé. Pour ne pas être trop tributaire du hasard, on a décidé de prendre chacun six cubes (ou n’importe quoi de ce que vous voulez) et de les utiliser pour choisir un évènement à chaque tour. On ne récupère les cubes que lorsque l’on a tout utilisé… Donc il va falloir planifier un peu plus ce qui va nous servir. Je peux vous avouer que ça transforme le jeu ! Mais bien entendu, à n’utiliser que pour les gros joueurs, les autres s’amuseront bien assez avec le dé.

Takenoko
DR.
Ça donne quoi ce panda ?

Comme dit en préambule, et comme on le découvre tout au long de la règle, le jeu est clairement pour un public familial. Il y a même des conseils qui, pour moi, s’adressent aux plus jeunes d’entre nous. Cependant, on y prend du plaisir à tout âge et tout niveau. Évidemment, les joueurs assidus n’enchaineront pas les parties de Takenoko. Mais ils ne seront pas non plus déprimés d’y jouer une fois de temps en temps.
D’autant plus que, lorsque l’on ajoute la variante sans dé (qui, évidemment n’est pas accessible à tout un chacun), Takenoko devient un peu plus stratégique.
L’ennui, c’est que même si toutes les actions s’enchaînent sans problème, les interactions sont quasi nulles. Ce qui fait que l’on ne fait qu’observer ce que font les autres joueurs sans plus grand intérêt que « va-t-il faire pousser là où je l’espère ? » ou « va-t-il poser sa tuile là où ça m’arrangerait ? »
Certes, avec un peu d’habitude stratégique on peut placer le panda, les tuiles, le jardinier de manière à nous avantager et gêner les autres, mais l’impact est vraiment léger.

Au final, c’est un pur jeu passerelle sous une charmante édition qui sortira surtout en famille. C’est d’ailleurs un superbe investissement si vous n’êtes pas des joueurs très assidus, que vous voulez jouer avec vos enfants, le thème, les graphismes et la fluidité ainsi que la simplicité vous raviront.
Si vous n’êtes qu’une bande d’hardcore gamers, que vous ne jouez jamais avec vos neveux ou nièces, il vaut mieux éviter pour ne pas être déçu. Mais personnellement, en grand passionné de la chose ludique que je suis, j’aime bien initier mes connaissances au jeu, et Takenoko me semble vraiment tout indiqué pour cela !
Takenoko touche donc son public, et en cela et pour toutes ces raisons, c’est une réussite, et il mérite donc son prix Cannois.

Pour plus d'informations, veuillez consulter le site du Studio Bombyx !