Oui, Seigneur des Ténèbres
Jeux de société / Critique - écrit par Aen, le 25/09/2007 (Tags : seigneur tenebres jeux stock games cartes avis
Oui, Seigneur des Ténèbres est un jeu très amusant, une réussite de bon goût pour animer les soirées entre amis.
Les mondes imaginaires parlent souvent d'histoires de héros qui partent en quête de mystérieux artefacts, sauvent des princesses, mettent la main sur de précieux trésors, font le bien et combattent le mal. Nous voici en présence d'un jeu qui vous propose d'incarner les malheureux serviteurs de Rigor Mortis, Seigneur des Ténèbres. Ces serviteurs qui tentent eux aussi de remplir leurs missions mais qui ne sont pas assez doués pour les réussir. Alors espérons que vous serez au moins assez intelligent pour trouver une bonne raison à votre échec cuisant !
Oui, Seigneur des Ténèbres ! est un jeu dans la lignée du classique Il était une fois. Mais au lieu de raconter une belle histoire, il s'agit ici de vous trouver des excuses pour l'échec de la mission, si possible en faisant porter le chapeau à vos partenaires.
Ce jeu permet de rassembler jusqu'à 16 personnes autour de l'histoire, bien qu'il est évident qu'une certaine confusion gagne la partie à partir de moitié moins de joueurs. L'un d'entre eux, choisi de la manière que vous voulez prend le rôle de Rigor Mortis, l'infâme seigneur des ténèbres, dont un regard peut glacer ses adversaires comme ses serviteurs. Il décide de la mission qu'il a donné à ses serviteurs - les autres joueurs - et leur annonce. Puis la partie commence, au retour des incompétents sbires.
Carte excuse.
Oui, Seigneur des Ténèbres ! est un jeu où on ne gagne pas, mais plutôt où on n'essaie de ne pas perdre. La quête est de toute manière un échec, autant éviter d'y laisser la vie. Un premier joueur tente d'expliquer les raisons de l'échec. Il a à sa disposition des cartes Excuse, qui sont autant d'éléments pour soutenir son discours. Il peut s'agir de lieux, d'événements, de rencontres, d'objets. Chaque carte comporte un nom, une illustration et une citation, qui peuvent tous trois être utilisés par celui qui a la parole.
Carte action.
Viennent ensuite les cartes Action, qui sont de trois types : celles qui permettent de rejeter la faute sur un autre joueur, celles qui permettent de rajouter un élément au récit du joueur qui parlent, et celles qui permettent les deux.
En combinant ses cartes Action et Excuse, les joueurs poursuivent ensemble l'histoire, rajoutent un élément gênant celui qui tente de se disculper, se rejettent la faute les uns sur les autres. A tout moment, celui qui incarne Rigor Mortis peut décider que l'explication est vraiment lamentable et envoyer un regard qui tue à un de ses sbires. L'histoire des excuses reprend alors comme précédemment. Quand un des joueurs reçoit son troisième regard qui tue, il doit alors implorer son maître de le laisser en vie. Si Rigor Mortis refuse de lui laisser la vie sauve, le joueur a perdu et la partie s'arrête. Si celui-ci accepte, le serviteur reçoit une ultime chance de sauver sa peau en tirant une carte dans un paquet : si elle ne comporte pas le crâne du maître il est sauvé pour cette fois, sinon il a perdu. La partie s'arrête quand un des joueurs a perdu, et le perdant prend généralement (suivant le choix des joueurs) le rôle de Rigor Mortis.
Illustration d'Excuse.
Sur ce concept assez simple, les parties s'enchaînent dans la bonne humeur. L'important ici est de chercher avant tout l'amusement, l'incarnation du rôle de petit monstre à la voix haut perché et aux excuses minables. On y prend très vite goût et on s'amuse diablement, d'autant que les illustrations et les situations proposées sont assez sympathiques. Il faut cependant éviter de multiplier trop rapidement les parties : le jeu ne comporte que 80 cartes excuses et on en a vite fait le tour.