8/10Naissance et apogée des empires

/ Critique - écrit par Maat, le 20/12/2011
Notre verdict : 8/10 - On a trouvé l'apogée (Fiche technique)

Tags : apogee empires empire jeux naissance eur tuiles

Si vous n'êtes pas effrayés par un jeu nécessitant une bonne courbe d'apprentissage. Si vous n'êtes pas apeurés par un jeu de trois heures. Si vous appréciez les jeux de civilisation mais que les deux petits nouveaux sont trop longs à votre goût. Si vous aimez les mécanismes originaux... Naissance et apogées des empires, malgré son nom long et pompeux est ce qu'il vous faut !

Les jeux de civilisation ont la côte en ce moment. On voit fleurir les Civilization de Sid Meier, Through the Age, 7 wonders ou encore Innovation. Mais il ne faut pas oublier l’ancien (et oui déjà ancien car sorti en 2009) Naissance et apogée des empires du maitre Martin Wallace !
Un jeu de civilisation, c’est quoi ? C’est un jeu qui vous propose de suivre et évidemment de participer à l’évolution d’une… civilisation. De ses premiers pas presque préhistoriques aux dernières avancées. Inévitablement, le suivi est plus ou moins bien simulé selon le format du jeu.
Krinein vous offre la possibilité de découvrir plus avant les subtilités de ce gros jeu. Oui, il ne faut pas se méprendre : Naissance et apogée des empires, c’est du lourd !
Le principal avantage que ce jeu de M. Wallace possède sur Civilization et Through the Age c’est de pouvoir accueillir une cinquième personne autour du plateau.

Naissance et apogée des empires
DR.
La naissance de l’empire

Prenez en main une boite de Naissance et apogée des empires et vous serez surpris par sa masse ! En effet, avant même de l’ouvrir, la couleur est annoncée : il va y avoir pléthore de matos là dedans, moi je vous le dis ! Bon, la boite n’est pas très chatoyante, mais elle a le mérite de ne pas laisser planer le doute : on va voyager à travers le temps. Des pions, des cubes en bois, des tuiles en veux-tu en voilà, un plateau monde déroutant au début, aux couleurs austères, mais élégantes, un plateau pour accueillir les tuiles, et de la monnaie. Voila le tour d’horizon. Le matériel est de bonne facture, solide et passera sans problème les épreuves du temps. Et on retrouve les fameux sachets plastique permettant de ranger correctement son matériel.

Naissance et apogée des empires
Le plateau des actions
Le développement de l’empire

Autant vous prévenir de suite, Naissance et apogée des empires est complexe pour des néophytes. Mais des joueurs aguerris n’auront aucun problème à assimiler des règles au final assez intuitives.
Le jeu se joue en trois ères elles-mêmes regroupées en deux phases qui contiennent six tours. Hop, un peu de calcul mental et on arrive à 36 tours. Il existe des tuiles "cités" et des tuiles "progrès spécifiques" à chaque ère. Les tuiles "territoires" quant à elle ne varient que par le biais du tirage. Les tuiles "empire" sont sur deux faces. Une face pour l’ère une et une autre pour les ères deux et trois.
Les six actions possibles sont de prendre un territoire (qui permet de recruter et/ou de gagner des ressources de nourriture), de prendre une tuile cité (qui permet de gagner des points de victoire à chaque fin de phase). On peut aussi faire du commerce, c'est-à-dire dépenser des jetons "ressources" pour gagner de l’or ou des points de victoire, prendre une tuile "progrès" qui apporte des avantages à celui qui la possède. Ou, pour finir, de prendre une tuile "empire" qui permet de se placer sur la carte et/ou de bastonner ses concurrents.
Naissance et apogée des empires
Quelques tuiles progrès.
Il faut savoir que les lieux sur la carte rapportent des points de victoire et des ressources si l’on est majoritaire. Le mécanisme de conflit est intéressant (à mon gout évidemment) car, par le biais des tuiles "empire", on sait d’avance combien l’attaquant et le défenseur vont perdre d’armée. Cela retire le hasard des wargames tout en permettant une ébauche stratégique.
Je vous ai dit que chaque ère était partagée en deux phases. Et c’est là que le génie de Wallace est en marche. Il existe donc une phase A et une phase B. En phase A, on choisi chacun son tour ses six actions, en se plaçant sur la grille d’action avec ses disques. Jusque là, très classique. Mais en phase B, on doit jouer l’effet miroir de ses actions. C'est-à-dire que l’on va devoir retirer les disques action et effectuer les actions de nouveau. Je ne rentre pas dans le détail de la règle qui est quelque peu complexe à assimiler au début, mais il faut parfois payer pour pouvoir faire ses actions en phase B.
A chaque fin de phase, on doit nourrir son empire, et récupérer les revenus (armée, jetons ressources, etc.)
A la fin de chaque phase, on retire les tuiles non achetées pour les placer à côté du plateau et retourner les nouvelles tuiles. Ainsi, on dispose toujours des anciennes et on peut récupérer les tuiles dernier-cri.
La partie se termine à la fin de la phase B de l’ère trois. On fait le décompte des points et le plus avancé sur la piste l’emporte !

Naissance et apogée des empires
Tuiles empire.
L’apogée de l’empire

Je dois vous avouer que depuis que j’ai reçu ce jeu, du temps s’est écoulé. En effet, après une première partie à cinq, mon groupe de joueur a eu du mal à trouver un créneau permettant de jouer à ce long jeu. En première partie, il faut compter quarante cinq minutes par joueur, sachant que nous étions cinq, je vous laisse le soin de comprendre que ce fut long et éprouvant !
Mais, l’été passant, nous nous sommes mutuellement convaincus qu’il fallait relancer la machine car un Wallace, ça ne se laisse pas de côté. Ainsi, plusieurs parties à quatre se sont enchainées, démontrant qu’à force de persévérance Naissance et apogée des empires était moins long qu’un Through the Age ou un Civilization. Beaucoup critiquent la longueur du jeu de Wallace, mais, l’expérience aidant, on enchaine de plus en plus vite les parties et ce défaut finit par être gommé.
Cela va sans dire que le mécanisme marquant est celui des actions miroir. Plusieurs parties se sont perdues en ère trois à cause d’une mauvaise anticipation de ses actions en phase B !
Je dois avouer que je ne suis pas un très grand combattant, mais le mécanisme de combat du jeu m’a enthousiasmé. Pas de hasard, que de la tactique et du calcul. On peut gagner sans avoir été maitre du terrain, et je trouve cela très enthousiasmant de voir qu’il n’existe pas qu’une tactique dans un jeu.
Naissance et apogée des empires
Tuiles cité.
J’ai, toutefois quelques bémols à apporter à ce tableau idyllique. En effet, on retrouve des tuiles "cités" très déséquilibrées. Jamais personne n’achète les tuiles rapportant un point par tour, et elles sont nombreuses. Elles ne sont vraiment pas intéressantes au regard du cout et comparé aux énormes tuiles cités merveilles… Il en va de même pour les tuiles progrès. Certaines ne sont jamais utilisées car peu intéressantes ! C’est dommage car il y aurait eu moyen d’en trouver des plus utiles à leur place. Il faut aussi noter que, par exemple, la lance de l’ère un a exactement le même effet que le fusil de l’ère deux. C’est ennuyant…
Mais on passe outre car Naissance et apogée des empires est d’une richesse tactique digne de Martin Wallace. J’aurais aimé pouvoir lui donner la note maximale car il évoque un plaisir ludique incontestable. Mais les points noirs le rendent un peu moins attrayant. D’où une note plus mesurée.
Mais ne vous méprenez pas, Naissance et apogée des empires sort beaucoup et sortira encore sur mes tables maintenant qu’il se joue plus rapidement. Il a vraiment sa place dans toute bonne ludothèque de gros joueurs.