Vis ma vie de Festivalier 2012, As d'Or

/ Article - écrit par Maat, le 21/02/2012

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Déjà un an après le premier « vis ma vie de festivalier » !
Et oui, le temps passe vite. Cette année, j’avais prévu d’y aller les trois jours, mais des imprévus m’ont contraint à rater le dernier jour. Du coup je n’ai qu’une dizaine de jeux testés dont je vais vous faire part. Mais j’ai aussi pu en tester un peu au Off et un autre prototype un peu plus tôt dans l’année, mais je profite de l’article pour en parler.
Le Festival International des jeux de Cannes, ça se passe au palais des festivals, si connu grâce au cinéma. Et, comme pour le ciné, on a un prix, appelé As d’Or. Ce prix récompense la production ludique de l’année qui vient de s’écouler.


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Takenoko, Olympos, Rick le géant
et un imprévu Sherlock Holmes primés

Sans même avoir joué à Takenoko, j’étais persuadé qu’il allait gagner. Antoine Bauza, plus des graphismes tout choupinou avec un panda et assez familial, c’était le cocktail qui allait faire craquer les jurys. Je ne peux pas en dire plus n’ayant pas testé le jeu édité par Bombyx et Matagot, toutes les tables étaient prises d’assaut. Bref, Takenoko a gagné l’As d’Or.
Au rayon catégorie enfant, c’est Rick le Géant qui rafle la mise. Alors là, ce n’est pas du tout mon rayon donc je ne peux même pas dire un mot dessus !
Pour presque terminer, le Grand Prix du Jury, récompensant les « gros jeux ». Olympos remporte donc ce prix. Je suis dubitatif car je n’ai pas été très emballé par mon expérience, il faudrait que je teste de nouveau, mais le stand Ystari était très petit, sur deux tables.
Et pour finir, une surprise car il n’était pas nominé, c’est – encore – Ystari qui rafle la mise avec Sherlock Holmes détective conseil. Je n’ai pas non plus pu le tester, c’est, a priori un jeu assez atypique.

Allez, maintenant, vous allez entrer dans la peau d’un rédacteur de Krinein !

Tout débute Vendredi matin, Fabrice, le collègue qui m’accompagnera tout au long du week end vient me chercher. Il faut dès lors trouver une place pour se garer, et c’est là que ça commence déjà à être délicat, car Cannes, si on veut une place gratuite, il faut se lever tôt. Bon, on finit par trouver à vingt minutes du palais. On arrive donc un brin après l’ouverture. Du coup, on rentre et on se jette sur la première table venue. Ca tombe bien, c’est chez Iello. Et nous, on aime bien Iello qui fait du sacré bon boulot ces derniers temps. Hop, un petit Dungeon Petz avec deux inconnus et sous le regard bienveillant de Vlaada, l’auteur du jeu, mais aussi auteur de Space Alert ou encore Dungeon lords.


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Dungeon Petz

On se retrouve dans un jeu aux graphismes très sympathiques, similaires à ceux de Dungeon Lords, qui inspire d’ailleurs l’univers de Dungeon Petz.
Vous allez élever des monstres destinés à protéger les donjons du précédent opus. Le monsieur de Iello nous explique les règles, on a un peu de mal à tout assimiler de bon matin, mais à quatre on s’en sort finalement. De nombreux paramètres sont à prendre en compte et il faut quelque peu anticiper pour pouvoir présenter ses monstres aux concours mais aussi pour les vendre. Il va falloir les amuser, les nourrir, leur trouver des cages, nettoyer ces dernières de leurs déjections et choisir le bon monstre pour tel concours. Mais attention car en vieillissant, les monstres deviennent très costauds et difficiles à entretenir.
Dungeon petz est donc un jeu assez complet qui mériterait d’être approfondi.

Dungeon petz terminé, il est déjà l’heure d’aller se restaurer. Nous choisissons d’aller prendre l’air sous le soleil Azuréen. De retour, nous rencontrons deux amis mais le salon s’est rempli entre temps et il est très délicat de trouver une table. On se sépare donc et on retrouve un autre ami avec son fils et un couple d’amis et leur Schtroumpfette. On furette quelque peu et on arrive  au stand Iello. Un petit King of Tokyo se libère. Bon ben on va se lancer dessus, c’est tellement chaud de trouver une table libre. Explications rapides entre nous et hop on se baffe.


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King of Tokyo

Le jeu du créateur de Magic, Richard Garfield, est un « party game », c’est-à-dire un jeu où on s’amuse plus qu’on ne réfléchit ! Mais n’allez pas croire qu’il n’y a pas de tactique. Le principe est simple : vous incarnez un monstre (oui, c’est la journée monstres) qui donne des baffes. Pour cela il faut lancer des dés qui permettent de gagner de l’énergie, de gagner des points de victoire ou de donner les fameuses baffes. L’énergie servira à acheter des cartes qui ont des bonus plus ou moins intéressants. Gagne celui qui est en vie en dernier ou celui qui a atteint le premier les vingt points. En l’occurrence, le vainqueur de notre partie a eu les deux en ne se rendant presque jamais à Tokyo. Ce qui me fait dire que le jeu n’est pas très équilibré, mais bon, c’est surtout le fun qui importe ! A tester plus avant pour avoir une opinion moins tranchée. C’est, cependant, un jeu accessible à tout un chacun qui ravira plus les joueurs occasionnels que les « hardcore gamers » comme moi.

On continue notre visite, le temps passe inexorablement. On cherche une table chez Gigamic pour tester Descendance, mais la queue est longue et il n’y a qu’une table de présentation.On se déplace jusqu’au stand Libellud ou l’on demande à essayer Seasons. Malheureusement, nous sommes quatre et, même si le jeu se joue à quatre, le monsieur ne veut absolument pas nous laisser essayer à quatre. Pourtant, c’est le nombre auquel on joue toujours donc autant tester le jeu dans la bonne configuration. Bref, on va voir chez Filosofia pour essayer Hawaï, mais même résultat que Descendance, et pourtant, là, il y a trois tables. On décide donc de s’arrêter tout de même chez Filo pour récupérer une table qui se libère. Uluru un jeu qui ne nous tente pas plus que ça mais il faut bien jouer !


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Uluru

Le monsieur fort sympathique de chez Filosofia nous explique rapidement les règles. Il faut placer des oiseaux sur le plateau en fonction des cartes qui tombent, dans un délai imparti. Il y a des cartes demandant de placer sur telle ou telle ligne, à côté d’un autre oiseau, en face, ou de faire l’inverse d’un oiseau, etc. Au final, on s’amuse bien, et on change notre avis sur ce jeu. De plus, une astuce assez originale permet de jouer sur deux niveaux différents. Les enfants peuvent jouer soit avec les adultes, soit on différencie les deux et on leur présente des cartes plus simples pendant que les adultes galèrent. Le jeune homme de neuf ans avec nous s’en sort ainsi honorablement !
Bon jeu que ce Uluru, qui doit être bien fendart en soirée un peu arrosée mais un peu cher pour le format de jeu tout de même.

Au détour d’un chemin, on arrive au stand Bombyx et une table de Noé se libère. On fonce, tout en observant le cadre présentant l’As d’Or pour Takenoko.


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Noé

Petit jeu fort sympathique au thème que vous devinez aisément : Il faut sauver les animaux et les faire rentrer dans des arches. Il y a cinq arches en tout. Chacun dispose de cartes d’une certaine valeur et d’un sexe (sauf l’escargot hermaphrodite) et doivent donc se placer chacun son tour dans une arche déterminée par le joueur précédent. Certaines cartes ont des pouvoirs spéciaux tels que regarder le jeu d’un adversaire ou lui refiler des cartes. Le jeu se joue en plusieurs manches. Celui qui a le moins de larmes (oui, c’est triste de ne pas avoir pu envoyer certains animaux sur les arches) gagne.
Nous n’avons pas terminé le jeu car en position debout, il semblait s’éterniser. Surtout quand on a des fourbes qui réfléchissent au moindre coup !

On retourne chez Filo ; toujours pas de table d’Hawaï, il ne reste plus beaucoup de temps avant la fermeture. On se dirige au stand Libellud pour tester Dixit Jinx. Mais hélas pas de table. On voit d’ailleurs quatre personnes badgées essayer Seasons. Ce qui a tendance à nous refroidir quelque peu et je me dis que j’aurais mieux fait de demander un badge puisqu’on n’a pas les mêmes ouvertures si on n’est pas badgé (edition après explication avec le boss de Libellud, ça n'avait pas à voir avec le badge mais le changement de politique en court de festival, mea culpa, même si ce n'est pas l'explication que nous avons eu en direct live). Dommage pour Libellud, je n’ai pas de badge mais je suis quand même rédacteur. Comme quoi.
Enfin, passons, on se jette sur une table de Dixit pour se changer les esprits. Vous connaissez déjà. Au passage on observe les cartes du futur Dixit, prévues pour le marché Américain. Et bien c’est assez simpliste… On finit par voir une table de Seasons se libérer. On se sépare car on ne peut toujours pas jouer à quatre. Donc trois joueurs.


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Seasons

Pas encore sorti, le jeu est une réussite esthétiquement parlant. Le monsieur de Libellud nous explique les règles assez rapidement, qu’on assimile très vite, à son grand étonnement. Bref, on incarne des magiciens qui, au fil des saisons vont récupérer des énergies avec des dés. Ces énergies serviront à poser des cartes que l’on aura récupérées en début de partie en draftant, et en les organisant de manière à avoir trois tas pour trois années. Les énergies servent aussi à cristalliser pour récupérer des cristaux qui seront autant de points de victoire à la fin, mais qui servent aussi à poser certaines cartes. Les cartes donnent des bonus, comme à l’accoutumée. Certains combottent bien, et, en gros joueur de combo que je suis à Dominion, je m’en sors plutôt bien. Le jeu est assez fluide. Mais il n’a pas forcément un gout de reviens-y tel que j’ai eu avec d’autres en ce week end, à retester lors de sa sortie.


Le off, un peu trouble, j'en suis désolé....
Bon bon bon, il est temps d’aller diner si l’on veut avoir de la place au off ! On se retrouve donc dans un restaurant sur le port, à une table à côté de nous déjeune le boss de Cocktail games pour l’anecdote. On arrive au off, il y a foule et la course aux chaises et tables est le sport national ! Je ne vous détaille pas trop cette soirée car un peu fatigués, nous avons tenté la facilité en rejouant à Dungeon Petz.
On attaque Samedi à dix heures, on fait la queue à l’entrée, puis on fonce sur Mil chez Iello qu’on avait repéré. Seul moyen d’avoir une table : venir à l’ouverture et foncer.


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Mil

Gros gros jeu, une heure d’explications. En fait, ce n’est pas très complexe, c’est surtout qu’il y a beaucoup de choses à assimiler. Une petite aide de jeu bien utile au début permet de s’en sortir. Le principe de Mil est que vous êtes une famille de chevaliers qui possède des terres. Vous devez assurer une descendance, gérer vos naissances, éviter d’avoir trop de filles, alterner entre les guerres pour récupérer des territoires et vassaliser les autres chevaliers. On peut autant attaquer des territoires neutres qu’un joueur. Dans notre partie nous avons attendu qu’un d’entre nous n’ait plus de demoiselles pour protéger son territoire et on lui est tombé dessus à deux sans se concerter.
Un jeu que j’ai beaucoup apprécié et que j’espère pouvoir tester à nouveau pour vous en faire une critique plus complète avec une relecture des règles ! Une heure d’explication, deux heures de jeu à trois.

On se dit que, comme il est treize heures, il va y avoir plus de place. Malheureux ! Que nenni. Revenant bredouille d’une table de jeu, on sort se chercher un kebab. De retour, je veux absolument tester Hawai ou Descendance. Gigamic a ajouté une table de ce dernier mais toujours une sacrée galère, facilement 1 heure d’attente pour la table la plus avancée. Chez Filo, une table est assez avancée, on pense qu’ils en ont pour trente minutes. Mais non, lents qu’ils sont, une heure. Entre temps on a du se battre (façon de parler hein !) avec des gens qui veulent s’incruster sur notre table.


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Hawaï

Une heure d'attente plus tard, on entame les explications d’un monsieur de Filo très pédagogue mais qui aura inévitablement oublié un ou deux points de règles qu’on a rapidement vus dans le livret. On est cinq joueurs, ce qui ne pose pas de problème à Filo, contrairement à d’autres…
Hawaï, c’est un jeu où vous devez construire votre village, en chef de tribu que vous êtes. Vous avez la possibilité de construire des huttes qui permettent de récupérer des coquillages (monnaie du jeu) ou des pieds qui eux sont l’unité de déplacement entre les différentes cases. On retrouve aussi les fruits qui permettent de remplacer les deux autres. Le plateau est modulable et permet donc sans doute une grosse rejouabilité. Vous avez aussi la possibilité de pêcher ou encore d’atteindre des îles par le biais des pirogues.
Le jeu est assez complet et j’ai vraiment hâte d’avoir la possibilité de refaire une partie ! Il faut savoir que ce jeu est un brin plus accessible que Mil. J’y ai vu des familles, et des moins gros joueurs que nous. Bon, évidemment, ils mettent plus longtemps à jouer, mais ça tourne !

Une journée, deux gros jeux et de l’attente… Il ne reste plus beaucoup de temps. Descendance n’est toujours pas libre, on se dit qu’on le testera à l’ouverture le lendemain. On file donc boire un coup, décompresser, puis manger. Et on fonce au off. On teste le Roi des nains qu’un ami a acheté.


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Roi des Nains

Ce jeu de chez Iello (décidemment ! Il faut dire, qu’au goût de mon groupe de joueur, cet éditeur fait partie des plus dynamiques avec une sacrée ligne éditoriale) par Bruno Faidutti est un dérivé du tarot. L’on doit remplir un objectif pour gagner des points. Ces objectifs sont tirés en début de manche et varient à chaque fois. Ce n’est pas forcément celui qui remporte le plus de plis qui gagne mais celui qui remplit les objectifs. Ou qui évite de remplir des objectifs négatifs. Bref, tout se passe bien pour moi, je gère les trois premières manches je suis bien en tête, avec une grosse dizaine de points, mon poursuivant est plutôt à une petite dizaine. Et là, c’est le drame. Une manche qui rapporte vingt points à mon pote Fabrice, et paf il a gagné. J’ai trouvé tout ceci un brin déséquilibré, mais à réessayer.

Toujours au off, on dépunche plusieurs jeux (oui c’est ma passion) dont Vanuatu et Châteaux de Bourgogne. Hélas, ne connaissant pas les règles de Vanuatu on ne se lance pas dedans. Deux groupes de joueurs, un se lance dans un De Vulgari Eloquentia, et le mien dans un Châteaux de Bourgogne.


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Châteaux de Bourgogne

J’avais déjà pu essayer ce jeu auparavant, et je peux vous dire qu’il est très bon. S’il avait été moins moche je l’aurais vu écraser Olympos pour le prix du Jury 2012. Mais il n’est pas très glamour…
Le thème est un peu plaqué, il faut construire des châteaux, des villes, des prairies, bref, allez savoir pourquoi Bourgogne ! Chaque tour on lance deux dés et on peut choisir parmi plusieurs actions correspondantes à ce jet. Soit on récupère une tuile soit on la pose. Moi qui ne suis pas fan de jets de dés, sur ce jeu, ça passe vraiment bien. D’autant qu’on a une possibilité de réduire les effets de malchance avec des travailleurs qui modifient le résultat du dé. Chaque bâtiment a un effet, des points de victoire ou un avantage. Le plus gros score l’emporte.
Dès que j’y aurai joué plus avant, je vous en ferai une critique !

Voilà que s’achève le samedi soir à une heure du matin. Nous décidons de rentrer chez nous, et, sur le chemin, j’apprends que finalement je me retrouve seul pour le dimanche. Du coup ce sera grasse matinée pour moi… Même si j’aurais bien aimé tester Descendance et rencontrer les éditeurs que je n’ai pas eu l’occasion de voir (oui, j’avais prévu de faire tout ça le dernier jour, malin, hein…)

Je termine par Archipels de Christophe Boelinger

Archipels

Je n'ai pas eu l'occasion de le tester à Cannes, mais comme il habite dans mon coin, j'ai eu l'occasion de le tester chez lui.
Archipels, c'est un jeu où l'on doit collaborer pour ne pas perdre mais où seul un vainqueur l'emportera.
Vous allez devoir explorer de nouvelles terres, produire des ressources, acheter des tuiles qui donnent des avantages, faire reproduire vos meeples et surtout remplir des conditions de victoire spécifiques à chacun (ou pas, selon le mode de jeu choisi, Archipels étant très modulable). Même si ce n'est qu'un proto, il est très réussi graphiquement, et Chris m'a montré les illustrations sur d'autres thèmes de l'auteur qu'il a choisi, c'est très prometteur, mais je n'ai pas d'images. Quand j'y aurai plus joué je vous tiendrai au courant, sans doute pour une avant première.

Voici donc une édition vraiment bonne du FIJ, un seul grand absent : Edge.
Je vous ajoute quelques photo prises un peu à l'arrache avec mon téléphone, je ne suis pas photographe !

Je vous donne rendez-vous l’année prochaine !

Et vous, Krinautes, qu’avez-vous testé, apprécié ?