9/10La critique d'Olympos

/ Critique - écrit par Ryo, le 15/11/2012
Notre verdict : 9/10 - Un jeu Divin (Fiche technique)

Tags : olympos ilium jeux simmons joueurs dieux humains

Bonjour je m'appelle Ryo, j’ai 34 ans et je crois que je développe une addiction pour les jeux de kubenbois. Avant j'étais un mec clean : je ne jouais qu’à de bons petits jeux ameritrashs d'heroïc-fantasy avec plein de petites figurines dedans, de cartes d'équipements, d'XP et de monstres à tuer. Et puis un jour, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai joué à Constantinopolis. J'ai trouvé ça bizarre et différent la première fois, mais pas déplaisant. Alors j'y suis retourné et j'ai enchaîné les parties. Heureusement après quelques mois j'ai réussi à décrocher et je me suis remis aux jeux de figurines. Et puis j'ai découvert Olympos et là… nouvelle addiction : c'est devenu une vraie drogue à tel point que je ne pouvais plus m’en passer. Maintenant je suis inquiet pour l'avenir : j'ai vraiment peur un jour de ne plus jouer qu’à des jeux de kubenbois et de ne plus être capable d'aimer les bons petits jeux de figurines...

Olympos : un jeu bien inspiré...

La critique d'Olympos
Le terrible Hadès accompagné
de son fidèle Cerbère
Mais de quoi est-il donc question au juste dans Olympos...??? Et bien les joueurs incarnent des peuplades qui tentent de coloniser la Grèce et ses environs, incluant la mythique Atlantide. En s'appropriant des territoires et des ressources (parfois par la force), ils accéderont à des découvertes scientifiques et à des merveilles architecturales qui leur permettront de bâtir une civilisation prospère et glorieuse. Bien évidemment à la fin de la partie, la civilisation la plus prestigieuse (c'est-à-dire celle ayant obtenu le plus de points de prestige) l'emporte. Vous l'aurez compris en lisant ces lignes, Olympos brasse donc de nombreux concepts de jeux récents mais en les mettant à sa propre sauce. On retrouve donc un petit côté Small World avec la conquête et l'occupation des territoires qui se fait via vos colons, sachant que chaque territoire vous rapporte une ressource à partir du moment où l’un de vos colons l'occupe. Il existe également des peuplades neutres que vous devrez déloger par la force. Il en sera de même d'ailleurs des pions de vos adversaires car il ne peut y avoir qu'un seul pion par territoire. Ensuite on se rapproche un peu d’un Civilization car on peut choisir de faire des découvertes scientifiques afin d'acquérir divers avantages moyennant des ressources bien entendu. Ces découvertes donneront d’ailleurs lieux à des combos intéressants selon celles que vous aurez choisies tout comme dans Innovation. Différents dieux et leurs pouvoirs viendront également interférer dans vos histoires à l'image d'un Yggdrasil. Enfin à l'instar d'un 7 Wonders, vous pourrez construire des merveilles qui vous rapporteront directement des points de prestige. D’ailleurs à ce titre, les fins de parties seront également assez imprévisibles et donneront lieu à de nombreux bonus de points (pour les territoires possédés, les découvertes effectuées, les cartes en mains etc...)

L’élément clé du jeu : l'échelle du temps

La critique d'Olympos
Certaines découvertes procurent des pions Zeus
On le voit donc, Olympos puise son inspiration dans de nombreux jeux (et pas des moindres), mais sait tout de même innover. En effet un des aspects novateurs du jeu réside dans l'échelle du temps. Chaque action que vous effectuez vous coûtera un certain nombre de points d'action. A partir du moment où vous êtes derniers sur cette échelle, vous rejouez. Ainsi donc un joueur qui choisira de faire une découverte avancera de sept cases, alors qu'un joueur qui déplacera un de ses pions d'un territoire adjacent à un autre n'avancera que d'une seule case. De même lors de conflits armées, la victoire est automatique, mais le nombre de points d’actions à dépenser dépendra de la différence de niveau entre votre armée et celle de votre adversaire. Vous pouvez donc jouez gros jeu et faire des découvertes ou des merveilles à foison mais dans ces cas-là, vous laissez la porte ouverte à votre adversaire pour qu'il joue beaucoup plus que vous (et conquiert plus de territoires entre autre). Toute la difficulté (et aussi le plaisir du jeu) consistera donc à bien évaluer vos actions par rapport à vos adversaires pour ne pas les laisser trop jouer.

Un jeu bien huilé

La critique d'Olympos
D'autres découvertes vous permettent de payer
certaines actions moins chères
Vous l'aurez peut être compris en lisant ces lignes Olympos s’avère être un titre très mécanique (comme de nombreux jeux de Philippe Keyaerts d'ailleurs, auteur entre autre de Evo, Vinci ou Small World) dans le sens où il  n'y a pas de "mauvais choix" à effectuer. Tout dépend en fait de ce que font vos adversaires. Vous devrez donc en permanence agir en fonction de leurs choix que ce soit les territoires à conquérir, les découvertes à choisir, augmenter la puissance de vos armées etc... Cet aspect mécanique se ressent d'ailleurs dans le design général du jeu. En effet le thème est plus un prétexte qu'autre chose, et on aurait très bien pu y coller un univers d'héroic fantasy, de western ou de science-fiction sans problèmes. Cela se ressent le plus dans les tuiles de découvertes ou l'on lie rarement le nom de la découverte elle-même et où l'on se contente de lire ses effets.

 

Multi taches

La critique d'Olympos
La merveille de la Statue de Zeus vous rapporte
directement 6 points de prestige
Pour autant Olympos est un titre d'une très grande richesse si l'on occulte cet aspect. Les possibilités sont multiples et à l'image d'un Civilization, on se retrouve avec de nombreuses actions à choisir, de nombreux choix à effectuer et de nombreuses choses à gérer. Entre l'expansion de vos pions sur le plateau de jeu, les ressources, la puissance de vos armées, les cartes destin (qui vous octroient des avantages), les effets des dieux, les découvertes, les merveilles, les bonus de points de prestige, vous ne saurez pas trop où donner de la tête lors de vos premières parties et quel aspect privilégier. C'est d'autant plus vrai qu'au fur et à mesure du jeu, vous accumulerez les cartes et découvertes et qu'il ne vous faudra pas oublier d'en appliquer tel ou tel effet en temps voulu car les pictos des effets sur les cartes ne sont pas forcément toujours très parlants.

A la recherche des combinaisons gagnantes

La critique d'Olympos
La carte du monde
Heureusement une fois quelques parties effectuées, le plaisir de jeu est vraiment réel et vous aurez hâte d’enchaîner les parties afin de tester les différentes tactiques et combinaisons de découvertes. Car il faut avouer que le jeu est plutôt bien équilibré et pousse à un reviens-y assez évident. En effet les cartes des dieux qui arrivent à intervalle régulier dans la partie ont des effets marqués mais pas dévastateurs ni déterminants. Ces effets seront tantôt négatifs pour celui possédant le moins de symbole Zeus à l'image d'Hadès qui retire un pion colon et tantôt bénéfique pour celui possédant le plus de symbole Zeus à l'image de Zeus qui fait gagner trois points de prestige. Les découvertes ne sont pas en reste et leurs effets sont assez variés : actions coûtant moins chers (pose de nouveau colons avec « Médecine », déplacement sur terre ou sur mer avec « Cavalerie » ou « Astronomie », conquête de lieux possédés par un ennemi avec « Métallurgie » ou « Stratégie »), gain de symboles Zeus avec « Polythéisme » ou « Culte », gain de ressources avec « Commerce », gain de points de stratégie avec « Philosophie », gain de colons avec « Chirurgie », gain de points de stratégie en fonction de différents critères avec « Science » ou « Ingénierie » etc...

Les dieux sont avec Philippe Keyaerts

La critique d'Olympos
Quelques éléments de jeu
Vous l'aurez compris, Olympos est donc un titre qui ne se domestique pas tout de suite et qui nécessite quelques parties pour se familiariser avec les mécanismes, les effets des découvertes et les différentes stratégies pour gagner, la faute à un certain obscurantisme du design de certains éléments. Mais une fois le tout assimilé : quel pied ! Le jeu est parfaitement équilibré tant et si bien qu'à l'image d'un Seven Wonders, on a envie à chaque tour de tout construire et que l'on trouve tous les choix utiles et intéressants. Choisir entre se spécialiser dans les découvertes, étendre son royaume, ou avoir une armée forte, voir faire un peu des trois, ne dépendra donc que de vous et de l'orientation qu’aura choisi votre adversaire. Mais quel que soit votre choix, votre cerveau n'a pas fini de fumer avec ce jeu de chez Ystari et d'un Philippe Keyaerts en très grande forme, qui ne renie pas ses créations précédentes et qui au contraire continue à s’en servir pour améliorer ses jeux au fur et à mesure du temps.